La rencontre Julie Prouvé / Vaudaine

L’art est avant tout un moyen de retranscrire un mouvement, un flux, une énergie. Mais pourquoi les figer ?
Pourquoi se cantonner à une vision binaire du beau et du non-beau alors que l’important est la force évocatrice et l’impact émotionnel d’une œuvre ?
Quelle est la frontière entre la réflexion et l’intuitif, le sensoriel et l’émotionnel ?
Voilà les questions que pose Julie Prouvé.

Pour Julie Prouvé, les arts visuels sont une histoire de famille, son grand oncle Jean Prouvé (designer et architecte de renom) a déjà marqué le XXème siècle de sa patte et c’est au tour d’une nouvelle génération de cette famille de s’exprimer dans le XXIème.

Au-delà de sa force évocatrice, l’art est un moyen de communication, un pont culturel.
C’est un travail sur des valeurs, qu’elles soient humaines (dans une volonté de transmission) ou qu’elles soient numériques (équilibre d’un mobile, proportions d’une toile).
Les émotions sont universelles et se passent de mots pour les exprimer.

Une œuvre artistique dépend intrinsèquement de son contexte.
Tout comme on ne profite pas de la même manière d’une symphonie de Beethoven selon si elle diffusée depuis le haut-parleur d’un téléphone portable ou depuis un système hifi haut de gamme, la vision et l’interprétation d’une toile dépend du lieu où elle est exposée, de ce qui l’entoure.

« J’exprime dans mes toiles une réalité qui ne s’arrête pas aux choses, à une représentation de quelque chose. Je crée en quelque sorte un lieu dans lequel je fais advenir des formes, des couleurs et de la matière. Je cherche à exprimer la présence et l’absence, la mouvance, la racine de l’existant. » Julie

L’intention de l’artiste prend tout son sens quand elle est vue dans sa globalité. Et ici c’est en alliant le mobile et l’immobile, le potentiel et le cinétique que la profondeur des créations de Julie Prouvé se révèle totalement.

Cette vision est évidente sur cette exposition, et le mieux est de la voir, de la ressentir en personne. Le jeu des textures, l’équilibre du présent et de l’absent ressort d’une manière indescriptible.
Tout comme le disait Miles Davis « La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu’encadrer ce silence ». 
Ici, c’est l’espace laissé qui invite au voyage.

L’œuvre de Julie Prouvé est un tout cohérent.

« J’ai un rapport particulier à l'espace, aux formes, au plein et au vide. J’exploite les "potentiels" des matériaux, notamment des matériaux de récupération comme des disques vinyles.
Chacune de mes créations est unique et porte un nom d'étoile ou de galaxie : je laisse advenir l'espace par le mouvement des mobiles ou des stabiles. Je développe des formes aléatoires dont je ne connais pas encore l'énergie qu'elles dégageront. De la même manière, j’utilise les couleurs ou pas, je fléchis les axes ou pas... Je n'ai pas de programme, je laisse l’œuvre advenir, sans causalité, et sans finalité. Mais il m’appartient de "régler" l'équilibre délicat qui permettra le mouvement et donc "l'action" de l’œuvre comme une poétique de l'espace. » Julie.

Dans l’œuvre de Julie Prouvé, la musique joue un rôle important. Elle peut être un accompagnement à la création, un prolongement d’une intention ou un guide, une source d’inspiration.

Les arts plastiques, tout comme la musique, sont une question d’interaction entre plusieurs éléments, et c’est la somme de ces parties qui forment l’œuvre.

En musique baroque, un Basso Continuo écouté seul n’est pas l’expérience musicale la plus transcendante qui soit, mais intégré à un arrangement, il donne toute sa saveur à la pièce.
Le lien inter-arts et les analogies qui en découlent montrent que c’est une expérience pluri-sensorielle et émotionnelle.
Cette exposition en est un exemple frappant !

Et si vous veniez la découvrir par vous-même ?

Le conseil musical de Julie : Interstellar par Victor RUIZ en écoute streaming 16-bit 44,1 kHz sur Qobuz

Profitez-en pour découvrir notre playlist  HIFI VAUDAINE