HIFI TRIP / épisode 2

Grâce à la mise en place dans le courant des années 60 de la gravure universelle des disques vinyles, les mélomanes pouvaient profiter de leurs enregistrements favoris avec une seule platine sans variations de qualité d’écoute d’un disque à l’autre.
Ce qui a permis à ce format de culminer jusqu’à être détrôné (mais pas remplacé) par d’autres formats .
Il a permis d’introduire l’album comme un moyen d’expression artistique et non plus comme un simple recueil de chansons sur un même support.

C’est ainsi que les « concept albums », nés au crépuscule de la décennie précédente, se sont développés fortement durant les années 70. Vecteurs d’une double narration, une propre à chaque morceau et une deuxième née de l’enchainement de plusieurs morceaux révélant d’autres trames par jeux de prolongation et/ou de contraste.
Le format d’album qu’on connait aujourd’hui et certains termes utilisés dans divers milieux musicaux (EP, LP, etc) découlent directement des contraintes liées au support vinyle.

Bien qu’existant auparavant, c’est lors de cette décennie que les amplis à transistors se sont démocratisés et ont su trouver leur place dans quasiment tous les foyers occidentaux. Permettant des circuits plus simples à réaliser et à mettre en œuvre, moins couteux à produire et nécessitant moins de maintenance que leurs homologues à tubes, ils rassemblent tous les éléments permettant de rendre l’accession à une représentation sonore à la fois juste et musicale au plus grand nombre d’utilisateurs.

On retrouve en fer de lance de ces innovations la marque londonienne Cambridge Audio, première à utiliser un transformateur toroïdal (désormais standard absolu de ce type d’amplis) au sein du désormais mythique P40 en 1968.

Bien qu’il existe des différences fondamentales de performances entre transistor et tubes tant au niveau électrique qu’au niveau musical. Les différences entre ces deux topologies ont été amplifiées par la prise de parti des afficionados de chacune d’entre elles. Et si les transistors n’avaient pas été adoptés à leur introduction par le public, la technologie n’aurait certainement pas bénéficié de toutes les innovations observées lors des décennies suivantes, rendant certains amplis transistors quasiment indistinguibles de leurs confrères lampés.

C’est sans avoir préparé quoi que ce soit en amont que les quatre pionniers du rock psychédélique se sont retrouvés au sein du légendaire studio d’Abbey Road en 1971, il en est sorti un album pivot, véritable piédestal sur lequel le groupe s’est appuyé pour sortir les monuments absolus qu’ils ont produit par la suite (Dark Side of the Moon, Wish you Were Here, The Wall, excusez du peu !).

Après avoir travaillé la composition lors des opus précédents, c’est un véritable travail d’orfèvre du son que le collectif britannique nous propose ici. Tout est en textures, en ambiances.
En s’affranchissant des codes usuels du rock, une nouvelle porte vient de s’ouvrir, vous connaissez la suite.

Moment fort : One of these Days, d’abord, le souffle du vent, puis une double basse en écho qui accélère, un clavier lugubre, ensuite une batterie pachydermique, arrive une voix désincarnée, et enfin l’accélération psychédélique finale.

Album en écoute streaming en 24-bit 192 kHz sur Qobuz Pink Floyd - Meddle
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