La rencontre Eugénie Fauny / Vaudaine

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Tout est histoire de déconstruction et de recombinaison.
Telle une cheffe étoilée pratiquant la cuisine moléculaire, Eugénie Fauny aime déconstruire son art et ses sujets afin de mieux les reconstruire et de sublimer leur essence.

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Selfie lors de l'installation des œuvres : Laurent, Eugénie & Noé

Une nouvelle technique où tout fait sens

En 1999, Eugénie découvre par hasard ce qui allait devenir l’art taping. Tout a commencé par une envie, un besoin de s’exprimer autrement qu’avec des mots. Et elle s’est dirigée vers le collage avec du ruban adhésif et un journal qu’elle avait sous la main.

Ce rapport immédiat à la création lui est apparu comme évident, une création dans le mouvement, l’actif, l’instant.
En explorant plus cette technique, elle a découvert qu’en apposant un ruban adhésif sur certains types de papier puis en l’arrachant, il était possible de conserver uniquement l’impression pour la recoller sur un autre support. L’art taping était né.

Une nouvelle technique unique où tout fait sens, tout est cohérent.

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"The Supremes" by Eugénie Fauny

L’arrachement douloureux

Cette technique est donc devenue son moyen d’expression.
L’acte d’arracher prend ici une forme d’exutoire, une catharsis de sentiments refoulés qui peuvent ensuite être réorganisés, traités, en les reformant dans un autre contexte, sur une toile vierge.

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Ray Charles

Le fait d’utiliser des figures modèles (David Bowie, Nina Simone, Iggy pop, Andy Warhol…) n’est pas anodin pour l’artiste, c’est à la fois un hommage et une réappropriation. Une manière de sortir des personnalités charismatiques de leur environnement habituel, d’arracher ce qui fait leur essence, et ensuite de les repositionner, les reconstruire minutieusement.

Comme un pansement, l’arrachement peut être douloureux tout en faisant partie du processus de guérison.
Un geste intuitif, apaisant qui permet de trouver le soulagement en exprimant une tranche de vie.

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« Ma technique de l’art taping avec le scotch est sauvage dans son mouvement sec et vif, et c’est ce mouvement précis d’arrachage et de reconstruction d’images qui m’ont aidé à extérioriser mes maux durant des années. »

Découper, trancher, pixeliser

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Après quinze ans d’approfondissement et d’exploration de l’art taping, Eugénie Fauny décide d’ouvrir son arsenal de techniques. Elle se forme aux outils et logiciels numériques pour se lancer dans la digital diversion.

Comme pour l’art taping, on retrouve une idée de détournement, de sortir des sujets de leur contexte. Mais plutôt que de les arracher manuellement, c’est ici le numérique qui agit.

L’artiste découpe, tranche, pixelise et modifie ses modèles puis les intègre dans un environnement numérique où personnages et trames de fond se mêlent en une œuvre.
La notion que le message d’un artiste est intrinsèquement lié à son environnement est ici évidente.

Ces œuvres uniques (2 exemplaires dans certains cas) sont fixées sur des plaques de Plexiglass® ou de Dibond®*. Le numérique est ici un media d’expression supplémentaire et non pas une passerelle vers plus d’accessibilité ou une diffusion à plus grande échelle.

*Dibond® : sandwich composé de 2 couches extérieures en aluminium et d’une couche centrale en polyéthylène ce qui lui permet d’être léger et résistant.

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« Le Digital Diversion est pour moi aussi transcendant à réaliser que ma technique avec le scotch. Dès lors où l'on est dans un processus de création la technique ne devient qu'un détail et une excuse pour s'exprimer. L'art se trouve partout pour celui qui a besoin de créer. »

Mêler, décorréler 

En 2021 une nouvelle technique est venue enrichir l’arsenal de l’artiste : le transfert.
En utilisant des partitions anciennes comme toile de fond, Eugénie Fauny vient ensuite y apposer des images de sa composition par transfert thermique. Ces images sont directement inspirées du titre de la partition.

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Serge Gainsbourg - Eugénie Fauny

On est donc sur une superposition qui va toujours explorer cette idée du détournement, de la réappropriation.
On retrouve à la fois la source d’inspiration de l’artiste et son interprétation propre de ce processus créatif. Le sujet et la toile sont à la fois intimement mêlés et presque décorrélés.

J’adore les gueules, la force, la liberté

Plusieurs choses ressortent de l’ensemble des œuvres d’Eugénie Fauny. Une immédiateté, un besoin primal de s’exprimer, de catharsis. Une volonté de se réapproprier des personnages connus issus pour la plupart de milieux artistiques et donc charismatiques.

« J’adore les gueules, j’aime la force, la liberté que ces personnages m’évoquent. J’aime arracher mes personnages et les propulser dans un autre monde ! ».

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« Mon art consiste à faire passer un message sans avoir à être explicite ».

Je pleure en musique

En tout cas nous avons été convaincus par la profondeur et la richesse de son œuvre !
Le lien avec des grandes figures de la musique nous a donné envie de nous replonger dans leur catalogue.
Le lien particulier qu’Eugenie Fauny entretient avec la musique nous a immédiatement parlé et c’est un honneur pour nous de vous présenter ses œuvres dans notre auditorium !
Mais comme rien ne remplace le frisson de l’expérience de l’authentique, et si vous veniez les découvrir en chair et en os !

Je vous invite à visiter le site web eugeniefauny.com. Vous pourrez en apprendre plus sur son histoire et ses techniques. C’est également via cette plateforme que vous pouvez prendre rendez-vous pour lui rendre visite à son atelier. Elle expose aussi dans diverses galeries à travers Grenoble, la France, l’Europe et même le monde !

Eugénie a choisi de partager avec vous l'Album Outside de David Bowie en écoute streaming 16-bit 44,1 kHz sur Qobuz et plus particulièrement le morceau The Hearts Filthy Lesson.

Profitez-en pour découvrir notre playlist  HIFI VAUDAINE enrichie de nouveaux titres.

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« Je crée en musique, je pleure en musique ».

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Je suis l'évolution des œuvres d'Eugénie depuis plusieurs années maintenant. C'est donc une grande fierté d'en exposer une trentaine pendant ces prochains mois dans nos 3 espaces rue Lakanal à Grenoble. Au plaisir de vous les faire découvrir. Pour ma part, j'ai déjà craqué pour l'une d'elles, et vous ?
- Laurent C.

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