C’est en 1964 qu’a commencé l’aventure HIFI VAUDAINE.
60 ans d’expériences sonores, ça se fête !
A l’occasion de ces noces de diamant avec l’émotion musicale, nous vous proposons donc de revenir sur les évolutions techniques et musicales de chaque décennie.
Audiophiles d’hier, mélomanes d’aujourd’hui, parés au départ, direction la cinquième étape de notre HIFI TRIP !
Aujourd’hui, Noé vous présente les années deux mille. L’avènement des formats numériques compressés ainsi qu’un bouleversement profond de l’industrie musicale, le tout en musique !
Un peu à l'étroit
Au départ développé pour des applications téléphoniques (transmettre des voix dans un format léger et relativement conservateur de la structure sonore d’origine), le format MP3 a vu le jour en 1993.
C’est pourtant bien une petite dizaine d’années plus tard que son utilisation va se démocratiser pour des raisons sur lesquelles je reviendrai plus tard.
Le concept de ce format est basé sur un concept psychoacoustique, le fait que l’oreille humaine assimile comme similaires des fréquences proches. Il utilise donc un codage perceptuel éliminant à la fois les fréquences inaudibles par l’oreille humaine (situées hors de l’amplitude 20Hz-20kHz) ainsi que des fréquences proches d’un pic d’amplitude (de volume donc), théoriquement masquées.
En théorie, ce format promet une taille de fichiers quasiment dix fois moins grande que celle du format CD en sacrifiant des informations inutiles.
Tout comme avec la fréquence d’images dans le domaine de la vidéo, il a été rapidement apparent que ces informations en apparence inutiles font partie intégrante du paysage sonore tracé par l’artiste et les soustraire nuit fortement au confort et à la qualité d’écoute.
La magie d’une belle représentation musicale se cache dans les détails, par conséquent, retirer ces détails « négligeables » c’est purement et simplement retirer de la magie, de l’émotion.
Ce format se retrouve donc incompatible avec les besoins d’une écoute haute-fidélité, celle-ci dépendant d’une matériau source de la meilleure qualité possible ou à minima n’altérant pas la restitution musicale finale.
Visualisation des effets du traitement MP3
Toujours plus léger
Le format MP3 a vu le jour suite aux besoins de l’entreprise de téléphonie américaine AT&T. L’idée étant qu’en réduisant la taille d’un flux audio, son impact en bande passante devient par conséquent plus modeste et permet donc d’augmenter le nombre potentiel d’utilisateurs sans avoir besoin de changer les installations existantes.
L’arrivée de cette innovation coïncidait avec un bouleversement majeur qui a précipité son succès : Internet.
Avec ce réseau interconnecté, partager du contenu multimédia à travers le monde est devenu à la fois très simple et rapide. Cependant les serveurs et débits de données des années deux mille ne permettaient pas d’échanger des fichiers musicaux en haute définition, ces derniers étant trop lourds. C’est pourquoi la légèreté du MP3 lui a permis de devenir le format dominant sur le web tout en infligeant à l’industrie musicale un effondrement sans précédent.
En effet, il est devenu du jour au lendemain possible de télécharger des catalogues musicaux entiers partagés par des internautes venus des quatre coins de la planète, en quelques clics, le plus souvent de manière illégale.
L’industrie musicale reposant alors fermement sur les ventes de CDs a vu ses ventes chuter brutalement. Les législations nationales et internationales ne prévoyant pas alors ce cas de figure, il leur a fallu du temps pour s’adapter à ce nouveau paradigme.
Ce temps d’une relative impunité pour les pirates aura suffi pour forcer le domaine de la distribution musicale à se réinventer.
Le téléchargement illégal est puni par la loi et non encouragé par l'auteur.
Radiohead -Kid A
En parlant de réinvention, mon humble sélection pour l’album le plus marquant de la décennie, en est un parfait exemple.
A la fin des années quatre-vingt-dix les quatre britanniques avaient marqué l’univers du rock au fer rouge avec leur classique instantané : OK Computer.
Lassés par des tournées incessantes et une exposition au public devenue trop pesante, Radiohead a pris le contrepied total des attentes de leur public et sorti ce joyau, ce bijou, cette pépite.
Kid A est un album sombre, expérimental, avant-garde.
La définition de ce que doit être un groupe de rock est remise en question à chaque morceau d’une manière différente.
Laissez-vous tenter et (re)découvrez ce chef d’œuvre, vous n’en ressortirez pas indemne !
J’aime bien dire que alors que Radiohead avait les moyens de devenir le plus grand groupe de rock du monde, ils ont préféré devenir le meilleur groupe du monde.
Moment fort : Everything in its Right Place, morceau d’ouverture écorché vif, il impose le changement de ton du collectif et tout particulièrement de Thom Yorke dans un maelström enveloppant de synthétiseurs certes anxiogènes, mais d’une beauté rare avant tout.
Album en écoute streaming en 24-bit 192 kHz sur Qobuz Radiohead - Kid A
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Radiohead - Kid A