HIFI TRIP / épisode 1

A partir d’une technologie développée au début du XX^e siècle, appliquée tout d’abord au cinéma, la stéréo est rendue accessible au grand public à partir de 1958. Il faudra attendre quelques années encore pour que les installations hifi domestiques s’équipent de systèmes capables de représenter une image spatialisée.

C’est donc durant les années 60 que cette représentation de la musique prend son essor et finit par s’installer comme le standard de l’industrie.

La représentation stéréophonique a apporté une immersivité jusqu’alors impossible. Aujourd’hui point de diagnostic fondamental d’une chaîne hifi, l’ouverture de scène était, à l’époque, une révolution.

Pour deux paires d’oreilles « jeunes » comme les nôtres (l’équipe HIFI VAUDAINE), il est compliqué d’imaginer la sensation de découvrir ce monde nouveau pour tous les mélomanes de l’époque.

L’introduction de la panoramique permettant d’avoir une spatialisation de chaque instrumentiste, de nouvelles possibilités se sont ouvertes lors de la prise de son ou du mixage en studio.
L’enregistrement s’est mué en une forme d’expression supplémentaire pour les artistes.

Notamment, la possibilité d’enregistrer plusieurs pistes en simultané a bouleversé ces pratiques. Il n’était plus nécessaire d’enregistrer tous les instruments composant un morceau en même temps. Certaines parties pouvant être ajoutées et manipulées indépendamment les unes des autres, le tout pour une liberté créative encore insoupçonnée.

Ce sont quatre garçons dans le vent qui, lassés de ne jouer que de la pop et des limitations d’une captation en un seul temps, ont laissé leur marque comme les pionniers de ces explorations. La transition est évidente, le point de pivot est leur album Rubber Soul, Revolver neuf mois plus tard enfonce le clou, la musique enregistrée en sera à jamais transformée !

Pour suivre cette richesse de couches sonores enregistrées, la hifi dans son ensemble est devenue plus exigeante, les installations domestiques plus pointues, le tout pour un plaisir d’écoute sans cesse sublimé.

Avant-gardiste, multidisciplinaire, légendaire et intemporel, je parle ici de l’album éponyme du Velvet Underground et non pas de son parrain, Andy Warhol.

Objet artistique complet, il invite même à une réflexion quant à sa propre nature en tant qu’objet commercial devant assumer cette dichotomie face à la liberté artistique qu’il prône tout en l’incarnant.

Cette dualité est présente à tous les niveaux, la complexité et la richesse musicale côtoyant une simplicité épurée proto-punk, des arrangements musicaux tout en subtilité distillés dans un mur de son agressif et sans compromis.

Il n’est plus nécessaire de le présenter tant ce polaroid d’une élite intellectuelle New Yorkaise autoproclamée est saisissante de vérité et d’authenticité, en exemple la jaquette cultissime.

Moment fort : I'm Waiting For My Man, portrait sans doute autobiographique mettant en scène un junkie attendant son dealer. Lou Reed nous démontre sa maîtrise des mots, réussissant à rendre poétique un tableau de misère humaine illustrant la schizophrénie du Manhattan des années soixante.

Album en écoute streaming en 24-bit 96 kHz sur Qobuz The Velvet Underground & Nico
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