La rencontre Ink4rt / Vaudaine

Dans l'art, la forme est nécessairement indissociable du fond ; c'est elle qui le délimite plus ou moins nettement.

De même que le lit du fleuve détermine dans quelle mer se jette son eau et son parcours, c'est la forme des mots ou des figures qui définit le sens que nous en saisissons.

Un tracé en lui-même transporte des émotions par ce que sa forme révèle des accidents du geste qui l'a fait naître. Instinctivement, face à une forme dessinée, nous nous mettons à la place de son auteur. Des émotions naissent de cette empathie qui glane dans chaque aspérité du trait un indice sur l'état d'esprit du traceur et nous permet de partager des émotions si intimes et complexes qu'elles sont indicibles autrement.

L'authenticité du message qui nous est alors transmis, se dispensant d'interprètes comme les mots, anime Ink4rt depuis ses débuts.

Le parcours artistique d'Ink4rt est une longue quête de l'expressivité de la forme. D'abord, dans son adolescence, par le graffiti, où elle s'impose librement dans l'environnement du spectateur qui ne peut se soustraire à ce qu'elle provoque en lui. Puis, il se prend d'un vif intérêt pour le tracé même des lettres en dehors de tout contexte, soit l'art du lettrage, c'est-à-dire l'art de ce que suggère la forme des caractères.

Logiquement, il en vient à la calligraphie européenne qui déploie un idéal purement esthétique vers lequel on tend par la rationalisation de gestes minutieux : c'est l'art de faire les lettres les plus rigoureusement belles qui soient pour les sublimer elles-mêmes et non le sens qu'elles véhiculent. L'étude de cette discipline dote Ink4rt d'une maîtrise technique qui lui permettra justement de transcender son aspect purement formel.

Sa route le mène ensuite à la calligraphie chinoise, au paradigme opposé. Là où l'européenne est un art de l'illustration qui orne le sens contenu dans le texte, la chinoise a la différence radicale de chercher à contenir le sens en elle-même. Ici, pas de perfection de la forme a priori : on recherche la plus grande expressivité, quel qu'en soit le contour. Le but ultime est de ne réaliser qu'un seul trait ininterrompu, marqué par l'énergie impulsée dans le pinceau, qui doit transmettre avec évidence l'émotion associée à l'idéogramme tracé. De la même manière, c'est la façon dont notre souffle prononce un mot qui lui confère sa réelle sémantique : c'est là tout l'art du sous-entendu... De quoi passionner Ink4rt qui retrouve là sa volonté primordiale d'habiter le dessin en soi d'une émotion.

Enfin, il découvre ce à quoi il s'adonne depuis plus d'une décennie désormais : le calligraffiti, qui mêle le meilleur des deux mondes et dont les œuvres de Fabienne Verdier sont autant un témoignage éclatant qu'une source d'inspiration pour Ink4rt. Dans cet art, on considère que le trait en soi est un sens que l'on expose aux yeux de tous, sans même avoir besoin de prendre appui sur un caractère. En s'affranchissant du rôle de sublimer une lettre ou une forme déjà signifiante, le tracé est enfin libre de contenir pleinement un sens propre et dégagé de l'emprise d'un mot. En l'absence de ce cadre, le seul vecteur du sens est la réalisation du trait : sa maîtrise technique devient essentielle. Le fond jaillit dès lors des accidents de la forme ; émotion et trait se confondent entièrement aux yeux du spectateur. Cette unicité entre geste et message est au centre de la démarche d'Ink4rt.

Il inscrit naturellement ses premières œuvres au sein de cercles, sans trop y réfléchir. Avec du recul, il comprend que ce geste instinctif contient ce qui sous-tend sa passion pour le calligraffiti : l'expression de sa conscience profonde de notre interdépendance à tous, d'une respiration qui ne s'entend que parce qu'elle se sait en présence de toutes les autres. Selon lui, il revient à chacun de s'ouvrir à cette inéluctable réciprocité des rapports humains afin de comprendre la nécessité de trouver sa juste place et ainsi tendre vers l'harmonie collective. Il continue aujourd'hui d'explorer cette voie artistique et philosophique, tant par ses réalisations que ses réflexions quotidiennes.

Cette aventure artistique, il l'a toujours faite en musique, auditeur éclectique dont les premiers émois vont du rap français aux opéras de Puccini en passant par la variété française. C'est au cours d'un festival de Street art qu'il rencontre Laurent, alors à la tête de Black Mamba Sound, qui l'invite à venir graffer lors d'un événement musical. Ils restent en contact depuis, et Hifi Vaudaine a l'honneur d'exposer en ce moment une série d'œuvres d'Ink4rt, en plus d'avoir bénéficié de ses talents pour décorer sa vitrine !

Pour Ink4rt, Hifi Vaudaine incarne une exigence guidée par l'amour de l'art qui fait écho à ses propres valeurs ; comme lui, le matériel audio sélectionné par Hifi Vaudaine cherche à livrer au mieux l'intention artistique à l'interprétation de celui ou celle qui se confronte à son œuvre.

D'ailleurs, il a choisi de gâter Hifi Vaudaine en utilisant une paire d'enceintes comme toile de sa nouvelle création ! Cette paire sublimée, en édition unique, est visible dans notre auditorium et disponible à la vente. Le modèle ? Des Carina BS243.4 d'Elac. Taillées pour la lourdeur et la précision du rap, son premier amour, et dotée d'une apparence unique, elles l'ont immédiatement inspiré ; patience, l'artiste est à l'œuvre !