HIFI TRIP / épisode 4

Rarement une innovation musicale aura fait l’unanimité aussi rapidement dans le monde de la musique que le disque compact (CD pour les intimes).
Nettement moins onéreux à produire que son homologue en vinyle (entre 3 et 5 fois moins cher), l’absence de contact pour le lire lui confère une durée de vie virtuellement illimitée.

Ce support a aussi transformé l’industrie musicale, qui dit coût de production plus faible dit également moins de risques financiers engagés par les artistes ou les maisons de disque les représentant.
Ces derniers ont donc pu prendre plus de risques artistiques et présenter une pléthore de morceaux et d’enregistrements qui n’auraient sans doute pas vu le jour autrement.

Moins sensible que d’autres formats aux conditions de stockage (pour peu qu’il soit manipulé avec un minimum de précautions et stocké dans une boîte prévue à cet effet).
Sa lecture ne faisant intervenir aucune pièce d’usure (du moins pas directement), il n’est pas nécessaire de changer régulièrement de diamant de lecture.

Aujourd’hui il est possible d’accéder à une écoute vinyle sans compromis pour un budget maîtrisé mais ça n’a pas toujours été le cas.
La somme de toutes les innovations des décennies passées a permis de pouvoir bénéficier d’une restitution musicale englobant l’ensemble du spectre audible pour un budget toujours abaissé.

Entre les transistors, les CDs, l'accessibilité de composants toujours plus discrets et de moins en moins rayonnants, un système économique global de plus en plus mondialisé, tous les ingrédients étaient rassemblés pour qu’une installation soit à la portée de quasiment toutes les bourses.

C’est ainsi que dans les années quatre-vingt-dix sont apparues les premières chaînes hifi tout-en-un (généralement équipées d’un tuner, d’un lecteur cassette, d’un lecteur CD et, plus rarement, d’une platine vinyle) permettant d’entendre distinctement l’information musicale entre 20 Hz et 20 kHz (spectre audible par un humain). Ces chaînes entrée de gamme n’offrent certes pas la profondeur d’écoute procurée par un système plus haut de gamme, elles n’en demeurent pas moins une excellente introduction à l’émotion musicale.

Musicalement, cette décennie a vu naître bon nombre d’albums définissant ou redéfinissant les codes d’un genre musical, mais peu ont eu un impact aussi profond que la masterclass que j’ai l’immense honneur de vous présenter ici.
Clairement, il y a eu un avant et un après The Low End Theory.
Savant mélange de hip-hop et de jazz, la liste des artistes samplés dans cet opus donne le tournis, pêle-mêle, on y trouve : Miles Davis, Funkadelic, Cannonball Adderley, Sly and the Family Stone, Weather Report et Jimi Hendrix pour ne citer qu’eux.
Que dire des performances vocales de Q-Tip, Phife Dawg et de leurs nombreux invités ? Elle est stellaire, ni plus, ni moins.
Laissez vous embarquer par la profondeur des contrebasses, le rythme implacable des percussions et le groove soyeux, quasi liquide du flow des rappeurs ici présents.

Moment fort : Check the Rhyme, parfaitement à l’aise tout le collectif se renvoie la balle avec une évidence laissant pantois, ce titre a profondément marqué l’histoire du hip-hop, désormais changé à jamais.

Album en écoute streaming en 16-bit 44,1 kHz sur Qobuz The Low End Theory - A Tribe Called Quest

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